Le lithium argentin, une aubaine pour certains, un fléau pour d’autres
De Magali Cervantes avec Tomas Viola à Buenos Aires
Susques, Argentine (AFP) 14 août 2024
Anahi Jorge, 23 ans, travaille pour une entreprise d’extraction de lithium en Argentine, gagnant quatre fois le salaire d’un employé du gouvernement native dans son village de Susques.
Et même si elle se réjouit d’un revenu d’environ 1 700 {dollars} par mois – une fortune pour la plupart des Argentins en proie à la crise économique – elle déplore l’influence sur les ressources en eau essentielles de sa ville et de la province de Jujuy.
« Le lithium est bon et mauvais à la fois », a déclaré Jorge à l’AFP.
« Le problème de l’eau nous est néfaste, mais il (le lithium) est bon pour les gens qui ont un emploi. »
Le lithium est un ingrédient essentiel des batteries de voitures électriques et essential pour l’abandon mondial des combustibles fossiles.
On s’inquiète toutefois de plus en plus de l’influence sur les sources d’eau souterraine dans des régions déjà sujettes à des sécheresses prolongées, automotive l’extraction du lithium nécessite des tens of millions de litres d’eau par plante et par jour.
Susques, avec une inhabitants de moins de 4 000 habitants, est l’une des localités les plus proches du salar d’Olaroz, qui abrite deux des quatre usines de manufacturing de lithium d’Argentine.
Avec ses voisins, le Chili et la Bolivie, l’Argentine forme ce que l’on appelle le « triangle du lithium » de l’Amérique latine, où le métal surnommé « l’or blanc » est trouvé en quantités plus grandes que partout ailleurs sur Terre.
Selon l’US Geological Survey (USGS), environ 56 % des 89 tens of millions de tonnes de ressources mondiales en lithium identifiées se trouvent dans la région.
L’Argentine est le quatrième producteur mondial de ce métal.
Dans un pays où près de la moitié de la inhabitants vit sous le seuil de pauvreté, les préoccupations environnementales peuvent passer au second plan par rapport à des besoins plus immédiats.
« Il est très difficile de refuser » l’aubaine du lithium, a déclaré Jorge.
Avant l’arrivée de l’usine, raconte-t-elle, les jeunes femmes comme elle n’avaient d’autre choix que de déménager vers la capitale provinciale pour travailler comme domestiques pour une bouchée de ache.
– « Nulle half où aller » –
Entre les maisons de terre de Susques, des bâtiments de béton et de briques ont commencé à apparaître, l’économie locale ayant vu l’argent ruisseler grâce au increase du lithium.
La communauté manque cependant toujours de systèmes d’égouts adéquats et d’infrastructures de canalisations de gaz.
Certains résidents, dont beaucoup sont autochtones, ont utilisé les économies qu’ils ont accumulées au cours de leurs années de travail dans les usines de lithium pour créer leurs propres entreprises, en gérant le transport des travailleurs ou en créant de petits hôtels.
Le représentant de la ville de Susques, Benjamin Vazquez, a déclaré à l’AFP que 60% de la inhabitants travaille dans le lithium.
Mais ce n’est pas une perspective secure.
Le prix d’une tonne de lithium est passé de près de 70 000 {dollars} en 2022 à un peu plus de 12 000 {dollars} cette année, le style de fluctuation spectaculaire qui entraîne des pertes d’emplois massives.
« La plupart des gars ici disent : ‘Je finirai le lycée et j’irai travailler dans les mines’ », a déclaré Camila Cruz, 19 ans, qui vit à Susques et étudie la médecine en ligne.
« Ils ne se rendent pas compte que le métier de mineur n’est pas un métier qui va durer éternellement. Vous allez générer des revenus mais une fois que c’est fini, si vous n’avez pas étudié, vous n’aurez nulle half où aller », dit-elle à l’AFP.
– « Impacts majeurs » –
Contrairement à l’Australie, qui extrait le métal de la roche, en Amérique du Sud, il est dérivé des salars, ou marais salants, où l’eau salée contenant du lithium est amenée des lacs saumâtres souterrains à la floor pour s’évaporer.
Dans des projets comme celui d’Olaroz, entre un et deux tens of millions de litres d’eau salée s’évaporent pour chaque tonne de lithium, et 140 000 litres supplémentaires d’eau douce sont nécessaires pour nettoyer le métal extrait, selon la Chambre des entrepreneurs environnementaux CEMA d’Argentine.
Natividad Bautista Sarapura, 59 ans, habitante de Susques, a déclaré à l’AFP que dans la campagne où elle élève du bétail pour subvenir à ses besoins, « il n’y a pas d’eau ».
« Avant, on trouvait de l’eau à deux ou trois mètres, maintenant (il faut creuser) de plus en plus profondément », a-t-il expliqué.
Dans son Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau 2024, l’ONU a déclaré que l’extraction du lithium des salines « a des impacts majeurs sur les eaux souterraines et la vie des communautés locales, ainsi que sur l’environnement ».
Le groupe minier français Eramet et le chinois Tsingshan ont récemment inauguré une nouvelle usine de manufacturing de lithium en Argentine.
Ils ont déclaré qu’ils utiliseraient une « méthode d’extraction directe » moins dommageable pour produire jusqu’à 24 000 tonnes de carbonate de lithium de qualité batterie par an à pleine capacité, soit suffisamment pour 600 000 batteries de véhicules électriques.
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